Le thérapeute de couple est au service du couple.
C’est dans les moments de crise qu’il est le plus important de garder le dialogue. Les mots choisis ou prononcés sont alors importants car ils peuvent être le reflet de blessures vécues dans l’enfance (« j’entends mon père, tu agis comme ma mère, ex…. »). En effet la relation amoureuse et son rapprochement physique et émotionnel peuvent nous renvoyer de manière inconsciente à des schémas de notre enfance se rejouant dans cette relation, où l’émotionnel est l’un des ingrédients particuliers.
De même, dans les échanges verbaux, parle-t-on vraiment « des chaussettes mal rangées » ou « des conversations sans fin avec les amies » ? Ou alors est-il question de bien autre chose, et ce au-delà des mots prononcés… De nos jour les femmes sont plus exigeantes et leur valeur première est la communication.
Il n’y a pas, pour la plupart des femmes, d’amour, de sexualité, sans petits mots doux, sans tendres câlins, afin d’être rassurée sur l’amour que l’autre lui porte. L’homme doit apprendre cet aspect de la relation, multiplier ces petits riens qui donnent une couleur au sentiment, tout en sachant exprimer ses propres revendication. S’affirmer dans sa position de savoir dire « non », car le « oui » aura d’autant plus de poids et sera plus d’autant plus apprécié que le « non » est entendu.
Comme vous l’avez remarqué nous sommes différents, et cette différence contribue à notre attirance pour ce que nous ne sommes pas, pour cet(te) inconnu(e) qui est aussi un peu nous. C’est donc la découverte de cet autre qui nous enrichi et nous pousse à nous remettre en question, nous aide à passer d’un amour adolescent, où l’on va chercher chez l’autre ce dont on a besoin, à un amour génital où :
• son plaisir réside dans le bonheur que l’autre peut vivre et vice-versa,
• dans une réciprocité d’émotions et de sentiments.
• L’autre ne sert pas de miroir, ou viens combler un besoin.
• Il n’y a plus la notion de dominé dominant, ou viens valoriser l’autre.
• Ou un substitue d’un de père ou d’une mère.
• Dans un fonctionnement ou chacun apporte une pierre à l’édifice commun.
Les disputes et les désaccords font partie de la vie de couple. Il y a cependant quelques règles fondamentales à respecter pour ne pas envenimer les choses.
Pour Jacques Salomé, psychosociologue, il faut adopter quelques règles « d’hygiène relationnelle » pour éviter les situations, les attitudes et les mauvaises réflexions qui forment le « système sape ».
• Les injonctions, qui consistent à dire à son partenaire ce qu’il a à faire, à se substituer à son libre arbitre (« Il faut que tu perdes cette habitude », « Tu devrais te couper les cheveux et perdre quelques kilos »).
• Les disqualifications, qui portent atteinte à l’estime que l’autre se porte (« Tu n’es pas assez féminine », « Tu ne comprends jamais rien »).
• Le chantage affectif, qui revient à rendre l’autre responsable de notre malheur (« Puisque tu refuses de me faire plaisir, je sors tout seul »).
« Le « tu” tue le dialogue », explique encore Jacques Salomé. Au lieu de : « Tu ne me regardes jamais », préférer « Je ne me sens pas regardé par toi». Reste à apprendre à manier le « je » sans craindre pour le « nous ». Une relation vivante est une relation où nous sommes toujours trois : l’autre, moi et la relation qui nous relie.
Un dialogue respectueux est à la base de toute relation, quels que soient les avis. Il sera toujours temps de vous amuser à vous chamailler pour des broutilles, pour le plaisir de vous réconcilier. Certaines disputes peuvent être révélatrices d’un tsunami qui monte en puissance, il peut être alors intéressant de rencontrer un thérapeute de couple qui sera présent pour écouter chacun, pour l’aider à formuler, à entendre ce que l’autre ressent, ainsi que les « non-dits » qui finissent par peser sur la relation. Pour surmonter cette période difficile, et ainsi peut-être, encore mieux s’aimer ou mieux se séparer.
Chacun est UN, avec sa part personnelle (son jardin).
Le couple n’est pas 1+1 = 2.
Le couple n’est pas la somme des deux, il n’y a pas à disparaitre pour être ce deux,
Le couple est 1+1 = 3.
Ce TROIS est une entité différente de chacun, une autre personnalité, un ensemble qui peut se compléter de manière plus ou moins différente suivant les moments, les circonstances, l’âge.
Qui n’a pas fait l’expérience de s’apercevoir que ses amis étaient différents seuls ou en couple ? Ce qui est vrai pour eux l’est sûrement pour vous : voir qu’un couple forme cette troisième entité avec elle-même ses propres codes, ses propres valeurs.
Alain Couchouron